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Mois de la femme: les créatrices ont le vent en poupe en mars !

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A peine les linteaux tombés sur la 14e édition d’Afrik Fashion Show qu’est célébrée, comme à l’accoutumée, et avec emphase, la Journée internationale de la femme qui remet au goût du jour, toutes les icônes de la mode. Et pas que…

La Journée internationale de la femme (JIF), également appelée journée internationale des droits des femmes, est célébrée le 8 mars. C’est mettant en avant la lutte pour les droits des femmes et notamment pour la réduction des inégalités par rapport aux hommes, s’impose, tout aussi, comme l’occasion pour la gent féminine de revendiquer toute la place de son élégance et de son authenticité, en Afrique notamment, avec une lucarne sur la Côte d’Ivoire qui l’un des « T » les plus dynamique de la mode sur le continent. D’autant plus que le thème de cette année est : « Je suis de la Génération Égalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire ».

Ainsi, le monde de la mode ne saurait déroger à cette exigence égalitaire du genre féminin.

Et, dans le droit fil cousu d’un fil doré, de la grand’messe panafricaine de la mode, Afrik Fashion Show, Acte 14, le 29 février dernier, avec des stylistes du Congo-Brazzaville, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du Sénégal, au Palais des congrès du Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, Isabelle Anoh, sert, à nouveau, dans le florilège de la célébration de la JIF, les 9, 10 et 12 mars, au Palais de la culture d ‘Abidjan-Treichville, trois rendez-vous d’exaltation de la femme par la mode, avec des as du textile et de l’habillement de l’Afrique et de ses diasporas. Et ce, à la faveur de la 11e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA).


Toutes choses qui (dé) montrent, à l’envi, qu’en mars, les femmes, par le canal des créatrices de mode, ont le vent en poupe.


Qu’elle soit rurale, citadine, sportive ou une fashionista invétérée, la femme africaine contemporaine, profite de la célébration du 8 mars, pour se faire magnifier tout en magnifiant le pagne. Cette étoffe néerlando-javanaise, adoptée depuis près de deux siècles par les Africaines et qui en fait, aujourd’hui sa marque d’élégance distinctive. A bon escient, un pagne officiel est imprimé chaque année, à la faveur du 8 mars, et s’arrache comme des petits pains par toutes et…tous !

Ancrée dans les us et le style vestimentaire africains, le pagne Wax célébrait ses 170 ans, en 2016, avec, entre autres ambassadrices, la star béninoise Angélique Kidjo. Indépendamment d’une campagne médiatique, en ce qui concerne l’Afrique, dans six pays que sont le Bénin, la République démocratique du Congo (Rdc), la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Niger avec huit figures féminines emblématiques du continent œuvrant dans divers domaines d’activités.

En Côte d’Ivoire, outre Isabelle Anoh qui fait figure de proue, cette dernière décennie, la mode se conjugue au féminin pluriel, avec, un prénom qui fait office de sésame. Conjonction bien établie entre tête bien faite et pleine. Il en est ainsi d’Isabelle Moreno et d’Isabelle Béké. Avec Isabelle Moreno, c’est le « Moreno’s Fashion Show » qui cumule près de 10 éditions semestrielles, quand Isabelle Béké, elle, avait signé, il y a quelques années, « Abidjan Fashion Night ». Sans compter avec d’autres events tels que « Les Awards du mannequinat » de Fatim Sidimé, « Koundan » de Suzanne Kouamé, « Yordehe » de Ouli Pat, « Yehe » de Miss Zahui…, pour ne rester que dans les initiatives féminines.

Le Bal des (Isa)…Belles !

Initiatrice de l’événement de mode « Afrik Fashion Show », Isabelle Anoh célèbre chaque année la mode africaine. Au cours de ce moment, les créateurs de mode, stylistes-modélistes, coiffeurs, de Côte d’Ivoire et d’Afrique présentent leurs nouvelles collections devant un public composé de personnalités publiques et des métiers de la mode et de l’habillement-textile. Cette diplômée de l’Ecole française des attachés de presse (Efap-Abidjan) qui exerce, tout aussi, avec brio les fonctions de Directrice de la communication au ministère du Tourisme et des Loisirs, après avoir fait ses classes dans plusieurs autres administrations publiques en parallèle avec ses projets personnels sans que l’un n’empiète sur l’autre, est une passionnée jusqu’au bout des ongles. Isabelle Anoh est aussi, depuis trois années, créatrice de mode, avec sa griffe Missano.
De l’esthétique à la mode, du business à l’événementiel, il n’y a qu’un pas qu’Isabelle Moreno a franchi allègrement au fil de sa carrière avant de porter son double-évènement annuel, « Moreno’s Fashion Show », comme des immanquables pour les férus de froufrous. Avec une ode aux mères, en mai-juin, dans le droit fil de la fête des mères, et un « T » enjoué au profit des enfants, tel un cadeau de noël, en décembre. Ex-mannequin et ancienne commerciale dans le négoce de café et de cacao, reconvertie dans les métiers de l’esthétique, de la mode et de l’événementiel, Isabelle Moreno, c’est aujourd’hui, au-delà des deux défilés, le coaching en maquillage, make-up artistique, la gestion de deux instituts Moreno et d’une boutique de soins dédiée aux professionnels, sans oublier ses chroniques dans des magazines d’ici et d’ailleurs.
Mais toutes deux, savent qu’elles ont eu des devancières telles que la créatrice béninoise Gisèle Gomez, l’Ivoirienne Angybell, pour ne citer que celles-ci.
Travailler dans l’événementiel requiert certaines qualités qui semblent s’accommoder de l’instinct féminin : patience, rigueur, sens de l’organisation et…charme. Des qualités qui ne sauraient occulter que l’évènementiel intègre des métiers divers, des formations et expériences spécifiques à remettre toujours à l’ouvrage. Car rêver d’organiser des événements comme des cocktails, des festivals, des colloques d’entreprise, des défilés, salons ou des mariages, bref, travailler dans l’événementiel recouvre des métiers différents que l’on soit chargé de la production, la communication ou la logistique. Certaines qualités sont indispensables comme la résistance au stress, avoir un bon relationnel et être rigoureux. Toutes choses que nos dames qui tiennent le haut du pavé, sous nos tropiques, semblent intégrer à leur mode opératoire. Orchestrer la magie d’un événement sans en être spectateur, apparaît alors comme leur leitmotiv.


Tous les professionnels vous le diront : organiser des événements demande un important investissement et de la passion. On ne compte pas ses heures dans le secteur de l’événementiel, quelle que soit la structure, même si certaines périodes de travail sont plus intenses et d’autres plus calmes. Il faut être investi. A cet exercice, la première qualité à avoir pour travailler dans l’événementiel est la résistance au stress. Sans compter que le véritable joker est d’avoir un bon relationnel, être rigoureux, créatif et débrouillard ; les femmes le sont-ils plus que les hommes, ou, tout simplement, leur charme, joue-t-il en leur faveur ?

En tout cas, dans ce secteur comme dans bien d’autres, la créativité et l’imagination qui président au système D, aussi bien sur nos marchés que dans nos campagnes pour que les femmes arrivent à nourrir la maisonnée, semblent mettre leur instinct naturel à profit. Il n’y a donc aucune honte à aller à l’école des…femmes.

ADAM SHALOM

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