MODE-PORTRAIT / ANNE-LAURE MOULIKA VARANGO

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En foulant au pied les codes vestimentaires pour s’attacher à son instinct, Anne-Laure Moulika Varango a imposé son nom aux grandes enseignes de mode parisiennes.

« Je ne rentrerai jamais dans le moule. Personne ne devrait d’ailleurs. Je m’amuse des codes qui, de toute façon, changent en permanence», proclame la jeune fille. C’est peut-être cette manière de faire, d’être singulière et unique, qui a poussé d’importants labels installés en France à s’intéresser au look particulier d’Anne-Laure Moulika Varango.

Tout commence pour l’Ivoirienne comme Sales Assistant chez Dolce & Gabanna en décembre 2009. Comme si elles s’étaient donné le mot, les grosses marques de mode parisiennes tombent les unes après les autres dans l’écurie d’Anne-Laure. Balenciaga, Kenzo Mode, Yves Saint Laurent, Marc Jacobs, Balmain… s’offrent ses services. Dans l’impitoyable capitale de la mode, Anne-Laure Moulika Varango s’arme de courage et d’abnégation pour faire passer ses idées et charmer ses collaborateurs. Depuis septembre 2019, elle a atterri chez Nina Ricci comme Store Director. « Je peux porter un jean complètement pété mais avec une veste en satin et des détails qui changent la donne. Jamais plus de trois couleurs est aussi un de mes fondamentaux. Savoir ne pas trop se prendre au sérieux constitue aussi un vrai atout », soutient-elle. C’est vraiment cela la force d’Anne-Laure. Elle s’habille en suivant des looks authentiques créés par elle-même. Elle raffole d’ailleurs les accessoires, le noir et le jeans qu’elle a retravaillé. Sur son chemin, tout lui réussit au point qu’en octobre dernier, l’Ivoirienne a défilé pour la célèbre marque Xuly Bët.

Alors que rien ne la prédestinait à la mode, Anne-Laure Moukila a ramé à contre-courant du choix parental en parcourant les bibliothèques pour s’enquérir les nouvelles de la mode dans les magazines spécialisés. Elle affirme « avoir bossé comme une forcenée et avoir cru en chaque opportunité » qui se présentait à elle. « J’ai grandi à Abidjan, dans un univers très intellectuel qui ne me destinait pas forcément à l’univers de la mode, tout en étant bercée dans le contexte d’opium de Saint-Laurent. Ce contexte a participé et participe toujours à ma passion pour le détail, à ma définition de la femme élégante. L’élégance, c’est l’essence d’une silhouette, au-delà d’une pièce, c’est la gestuelle qui, finalement, sert et transcende le vêtement. Mes parents ont mis un peu de temps à comprendre ce choix de la vente, mais j’avais une réputation d’enfant terrible à tenir ! J’y voyais un défi intellectuel qui leur faisait finalement honneur. J’ai écumé les bibliothèques et potassé la mode comme une première de la classe. Il m’a fallu apprendre les codes. Croire en chaque opportunité et décider d’en faire une chance ont fait le reste », a confié Anne-Laure Moulika Varango  à legramme.com.

Passionnée de mode et stylisme, la jeune Ivoirienne arrive en France en 2001 dans le cadre de ses études et s’inscrit à l’Université Paris Dauphine. Après une Licence 1 en économie appliquée et gestion, elle saute faire une Licence 2 en droit à l’Université Paris-Sorbonne. La suite, on la connait…

Par Waly Do