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INTERVIEW / Rencontre avec Kankou Samaké , la baronne de l’accueil en Côte d’Ivoire

Temps de lecture: 5 minutes

En Côte d’Ivoire, la reine de l’accueil, c’est elle ! La native de Tiemelekro Du haut de ses 43 ans, Kankou Samaké ou la baronne de l’accueil comme elle aime se faire appeler est devenue presqu’incontournable dans le milieu tant par sa fougue à toujours donner le meilleur d’elle-même que par la qualité de ses services. C’est une femme pleine de vie que nous rencontrons, célibataire et mère de trois enfants. Nous sommes un samedi du mois de novembre, elle est en plein travail, surbookée par des préparatifs du mythique Afrikfashion Show 15. Au four et au moulin, elle assure avec maestria et arbore un look same colors sur sa taille de guêpe ! Son monochrome palazo noir et haut noir raisonne dans la salle du Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, un look simpliste mais pas ordinaire, la baronne de l’accueil en Côte d’ivoire est aussi une grande fashionista. Accessoirisé avec un chapeau royal tradi-moderne totalement hand-made, Kankou s’impose avec style. Ce n’est pas facile de l’intercepter mais nous tenons quand même à lui arracher quelques mots.

Issue de famille polygame d’une trentaine d’enfants, Kankou a su tirer son épingle du jeu pour réaliser son rêve, voici son histoire…

L’INTERVIEW !

Aujourd’hui tu es si inspirante, parles nous de ton enfance. Quel genre d’enfant étais tu ?

(RIRES…) J’étais une enfant turbulente mais dynamique. Je participais à toutes les activités du village et j’adorais aussi la danse … Issue d’une famille conservatrice, même le fouet et les menaces de mon père ne me faisaient pas reculer devant le son de la musique.

Parles nous de tes parents, en l’occurrence de ton père et ta mère !

Mon père du nom de Samake Salif était un acheteur de café-cacao et un grand cultivateur… (rires) c’était aussi un bel homme polygame.

Ma mère Traore Fatoumata, j’ai très mal lorsque je parle d’elle au passé. C’était une douce femme soumise et aimante qui donnait tout pour ses enfants.

Quel a été ton parcours scolaire ?

Il faut dire que je n’étais pas trop brillante à l’école mais j’ai réussie quand même au Baccalauréat série littéraire et j’ai enchaînée avec un BTS, Brevet de Technicien Supérieur en Communication d’Entreprise.

Comment t’es-tu retrouvée dans le domaine de l’accueil et de l’événementiel. Qu’est ce qui a créé le déclic ?

Je pense que c’était quelque chose d’inné. Pendant mon enfance et même à l’adolescence, j’aimais m’impliquer pour la mise en place lors des activités…  Placer les chaises pour lors des tournois de football, des booms (soirées) au village etc. Je me souviens qu’au secondaire lors des kermesses avec des camarades de l’école, je cherchais des tee shorts pour me charger de L’Accueil. C’est une véritable passion pour moi.

Mais le véritable déclic s’est produit à Marcory-Abidjan lorsque j’ai été sélectionnée lors d’un casting. J’ai travaillée entant qu’hôtesse d’accueil, ensuite responsable d’équipe dans cette agence qui m’a vraiment formée.  J’ai passée pratiquement 8ans dans ce service et c’est en juillet 2011 que j’ai lancée Djigui-Ya Agence.

Aujourd’hui, vous travaillez avec à peu près combien de filles ?

J’ai débutée avec 20 filles mais en ce moment je collabore avec plus de 100 à 150 filles chaque année.

Pourquoi le nom Djiguiya agence ?

Djigui-Ya signifie Espoir en Bambara. Espoir pour moi et espoir pour toutes ces jeunes filles qui comptent sur moi et qui me font confiance.

Parles nous de ton premier contrat en tant que Djiguiya agence !

Mon premier contrat c’était en 2011. Le client a été Aby Raoul, Député-Maire de Marcory…j’étais tellement contente mais je n’avais pas d’argent pour exécuter le contrat c’est un ami M. M. Kolo Yeo qui m’a remis 50.000 fcfa pour que je me lance…je tiens à lui dit merci pour tout.

Parles nous de ton expérience en tant que patronne d’agence ?

L’accueil est un métier passionnant mais aussi très complexe. Gérer les femmes peut s’avérer des fois, compliqué car chacune vient avec son éducation et son humeur et ce n’est pas toujours facile mais on essaye à chaque fois de trouver l’équilibre. Pas facile de transformer tout ça mais avec la force de Dieu, j’arrive à canaliser tout ça pour former une vraie équipe car j’aime ce que je fais.

Il y’a eu des moments de pleurs, d’incertitude mais toutes ces épreuves m’ont forgé un moral d’acier. L’accueil, c’est aussi s’oublier soit même pour satisfaire les clients, c’est aussi être couche-tard et lève tôt !

Aujourd’hui, quel genre de femme penses-tu que tu es ?

Difficile de parler de soi même….

Une chose est sûre le découragement n’est pas dans mon vocabulaire. Car étant une mère célibataire avec 3 enfants aller chaque jour au front pour gagner mon pain quotidien reste ma force et ma plus grande source de motivation.

Pour toi c’est quoi être une femme accomplie ?

Hummmm … pour moi une femme accomplie est celle qui arrive à faire ce qu’elle aime, c’est la femme battante et indépendante avec ou sans un homme, qui arrive à garantir l’avenir de sa progéniture.

Ton point de vue sur l’univers de l’accueil en Côte d’Ivoire !

L’accueil en Côte d’Ivoire est toujours dans le secteur informel…à part quelques une qui tirent leurs épingles du jeu, les agences doivent mettre l’accent sur la formation, car souvent il y’a des agences qui ne font pas honneur à notre profession.

Peux-tu nous citer 5 noms de personnes qui t’inspirent au quotidien !

Waouuuuu je peux citer, Janine Diagou, Diaby Mariame , Mariame Fatiga Fofana, Isabelle Anoh, Sandrine Roland et bien d’autres…la liste est longue.

Quel est ton plus grand rêve !

J’en ai plusieurs. Le premier, je pense que Dieu a déjà commencé. L’un d’entre eux est est de voir certaines de mes djiguinettes ( mes hôtesses) devenir de grandes dames de la société, de pouvoir apporter mon aide et ma compassion à d’autres personnes.

Mais le plus actuel est d’avoir un grand et beau siège pour développer d’autre projet.

Un mot pour nos lecteurs.

Merci à vous d’avoir pensé à mon humble personne. Seul le travail paie ! Tout début est difficile mais on ne lâche rien. Il faut croire en soi et observer la magie se produire.

Nel SORO

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