DESIGNER / MISS ZAHUI, le TAPA…l’histoire d’une vie !
Temps de lecture: 3 minutesOriginaire de Gagnoa au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, Miss ZAHUI est une figure emblématique de la mode ivoirienne traditionnelle. Elle a fait de la promotion du made in Côte d’Ivoire, le combat d’une vie !
Vice-présidente de l’association des fondateurs d’écoles de couture professionnelles de Côte d’Ivoire, MISS ZAHUI est également Chevalier dans l’ordre national du Mérite et membre élue de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire.
Si l’on connait Miss Zahui dans le monde de l’art, c’est surtout grâce au tapa (écorce d’arbre utilisée pour faire un tissu après plusieurs tapes de la matière) qu’elle travaille pour en faire des vêtements, des sacs, des chaussures et des objets décoratifs pour la maison.
Françoise Zahui a aussi aidé plusieurs jeunes à se faire une place dans le milieu. De ceux-ci, l’on peut compter Fatim Sidimé, Ciss Saint Moïse, Wafa, le coiffeur Bassam, Alain Chapo, Sery Dorcas et bien d’autres figures emblématiques de la mode.
Soucieuse de la promotion de la corporation, Miss Zahui adhère à toutes les associations des métiers de la mode et occupe des postes de responsabilités. Elle lance l’ONG « YEHE » en aide aux jeunes créateurs ivoiriens, crée le « Cours Figaro Couture », pour la formation des jeunes désireux d’apprendre le métier. En dix ans (de 2002 à 2012), elle équipe 1200 jeunes en machines à coudre.
Miss Zahui se forge une passion pour la mode en 1986 mais c’est à partir des années 1995-1996 qu’elle se met à travailler le tapa : « J’ai suivi une formation dans un atelier de couture à Milan. Puis j’ai décidé quelques temps après de rentrer à Abidjan où J’ai ouvert un atelier. C’était dans la commune de Port-bouet. Parallèlement, je travaillais en tant que secrétaire à la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage). J’ai démissionné par la suite pour me consacrer à ma vraie passion qui est la mode … j’ai visité plusieurs régions du pays en 1995 pour découvrir les différentes toiles identitaires (le warraniélé de Korhogo, le rafia). Je suis allée voir les toiles de Korhogo alors que j’utilisais déjà le rafia ».
En 1988, elle est invitée en Afrique du Sud pour un défilé avec d’autres ivoiriens. Elle profite pour rencontrer Winnie Mandela : « Lorsque J’ai exprimé mon désir d’aller chez Winnie Mandela, très sceptiques ils ont tous essayé de m‘en dissuader. Mais j’étais si déterminée qu’ils ont fini par céder. Lorsqu’on est arrivé dans le secteur de Winnie, j’ai remarqué de loin qu’elle était devant son portail avec tous les gardes. Je me suis mise à courir de toutes mes forces pour aller vers elle. Lorsque les gardes m’ont aperçue, ils ont tout de suite essayé de m’empêcher de m’approcher d’elle. J’ai crié Ivory-Coast ! Ivory-Coast !. En entendant ma prononciation et mon accent, tous se mirent à rigoler. Elle a accepté par la suite de nous recevoir et de faire des photos avec nous. Elle nous a même signé des autographes »
En 1999, Le Président Bédié l’invite à participer au Sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO à Lomé. Elle a là-bas l’opportunité de présenter le tapa ivoirien lors d’un défilé. Par la suite, elle confectionne des tenues d’hôtesses pour le gala « servir » de son épouse.
Nel SORO
