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Awa Sanoko, icône du mannequinat

Temps de lecture: 5 minutes

Nous sommes un vendredi en début d’année 2021 et nous avons shooting photo pour le prochain numéro avec le premier mannequin noire à remporter le concours Miss Models of the Word en 2015.

Il est 13 heures, nous apercevons Awa Sanoko ou la blackstone comme elle aime se faire appeler.  Ce jour-là, la reine de beauté arbore un total look monochrome. Elle porte une robe mi- genoux noire avec des sandales dans les mêmes tons. On peut admirer ses longues jambes de guêpe. Pas très artifices,  ni chichi, Awa porte bien sa personnalité. Une coupe de cheveux à ras, pas d’accessoires. Le mannequin androgyne est à fond dans son rôle. Nous la retrouvons dans le hall de l’ivoire Golf Club toute souriante. Mais Awa a hâte de se filer à l’extérieur car elle dit ne pas supporter la climatisation.

Aînée d’une fratrie de 5 enfants. Awa Sanoko a 4 frères et sœurs du côté de son père et est enfant unique tu côté de sa mère. Née d’un père musulman et d’une mère fervente chrétienne, Awa est le fruit d’un métissage religieux que seul l’amour pouvait réunir : << mes parents sont deux personnes opposées de par leur personnalité et leur religion >> précise Awa.

Une enfance mouvementée

Awa commence les cours élémentaires en Côte d’Ivoire et immigre en Belgique très tôt, en classe de CE1.

Univers nouveau et pays nouveau, Awa doit apprendre la langue locale avant de reprendre les cours : << J’ai eu un cursus scolaire très difficile parce que j‘ai fait la moitié de mon enfance ici en Afrique et l’autre moitié en Belgique auprès de mon père. Le fait d’aller dans un autre pays et de tout recommencer, n’était pas facile. J’ai dû faire un an sans aller à l’école à mon arrivée pour apprendre le néerlandais. Apres cela, j’ai perdu une autre année car j’ai repris la classe de CE1 là-bas pour être à niveau >>.

Quelques années après, Awa revient en Côte d’Ivoire, son pays d’origine pour des raisons personnelles et y passe la plus grande partie de son enfance. Perdue à son arrivée car elle ne comprenait  plus le français. Le jeune mannequin se fait aider par son oncle, professeur d’Allemand dans un collège de la place qui va tout lui enseigner du CP1 au CM2, niveau auquel elle s’était arrêter avant son retour au pays: << les études ici ça toujours été compliqué car j‘avais un peu de mal avec le français mais j‘étais brillante en langue>>.

Ses débuts dans le mannequinat

Après l’obtention du baccalauréat, Awa Sanoko est orientée en faculté de Linguistique. Mais elle ne fait pas long chemin. Elle s’arrête  en 2ème année pour se lancer dans le mannequinat qui commençait à prendre une grande ampleur dans sa vie: <<J‘arrivais pas à faire les deux et du coup, j’ai fait un choix>>, un choix du cœur qui finalement porter fruit et lui ouvrir de nombreuses portes.

Mais comment tout cela a commencé ?

C’était un jour comme les autres. Dans ses balades, Awa attire l’attention du mannequin François Baillé qui voit en elle un haut potentiel qui pourrait percer dans le mannequinat. Awa se prête au jeu et apprend le métier auprès de lui : <<  c’est avec lui que j‘ai appris à marcher et à poser durant un an. Et c’est là que j’ai commencée aussi à aimer ce métier. Après il y’a eu le coup de foudre et c’est devenu une passion et un truc que j‘ai eu envie de faire pour toujours>>.

2014, l’année de gloire

En 2014, Awa participe son plus grand défilé à l’occasion du célèbre défilé de mode made in Côte d’Ivoire Afrikfashion Show, la 8ème édition. Comme un coup du destin, Awa fait fureur au défilé et se retrouve sous le feu des projecteurs. La même année, le top remporte  lors des TOP 10 de la mode ivoirienne, le prix du meilleur mannequin dame de l’année: << ça été un grand honneur d’avoir reçue ce prix, je me suis dit que les gens apprécient ce que je fais. Et j’étais fière d’avoir autant  bossée toutes ces années>> et rafle la première place de Elite Model Look Central and West Africa, un concours très prisé: << mon expérience avec Elite Models est une expérience que je n’oublierai jamais. C’était très enrichissant pour moi. Il y avait 66 autres mannequins venant des quatre coins du monde et j’étais hyper contente d’avoir participé. Je me suis fait plein de contacts et c’est l’une de mes meilleures expériences >>.

Awa rayonne plus que jamais dans l’industrie et les créateurs se l’arrache pour les des séances photos de leurs nouvelles collections. Elle intègre l’agence Kwayo de Christine Bell qui va encore plus la former: << Christine Bell et le photographe Daniel Sery ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Ils m’ont formés et m’ont appris tous les rudiments du métier, je suis si reconnaissante >>.

Awa Sanoko à l’international !

Premier mannequin noir à remporter le concours Miss Models of the Words, Awa Sanoko est une grande fierté pour la Côte d’Ivoire et encore plus pour l’Afrique toute entière. Elle rafle la couronne à la lors de la lors de la  27e édition du concours mondial avec si peu d’expériences dans le domaine: << l’expérience Miss model of the Word, c’était d’abord pour moi un rêve qui se réalisait car j’avais hâte d’aller découvrir la Chine, qui était mon pays de rêve à cette époque. J’étais déjà contente d’aller acquérir d’autres expériences et le fait d’avoir reporté le concours a été une grande surprise pour moi, c’était magique. Ce concours est la plus belle chose qui pouvait m’arriver dans ma carrière de mannequin >>.

Aujourd’hui Awa Sanoko évolue à l’agence de mannequin italienne Word Wide Models management et fera bientôt les grands catwalks dans le monde.

Nel Soro

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