ALPHA N’DOYE , Je pense me retirer du milieu du mannequinat !

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Regard captivant, belle bouille, allure entière, Alpha N’doye incarne ce que le mannequinat ivoirien a produit comme top model ces dernières années. Sa prestance illumine les podiums et il fait partie des rares mannequins à qui on prête attention quand il débarque.

L’ascension d’Alpha N’doye dans le mannequinat a été si fulgurante qu’il a vite fait le tour des grands évènements de mode comme Afrik Fashion Show, Moreno’s Fashion, N’zassa Festival, défilés Woodin, défilés Uniwax pour Miss Côte d’Ivoire, SIMOA, défilé pour l’Indépendance du Burkina Faso à Kaya… De nombreux créateurs ont aussi déjà usé de sa belle taille pour vanter leurs créations sur un podium ou pour des shootings. Pathé’O, Ciss St-Moïse, Gilles Touré, Miss Zahui, Alain Niava, Barros…ont tous succombé au mètre 94 d’Alpha qui supporte 88 kilos de muscles. En plus de sa plastique, Alpha accroche aussi par sa polyvalence.

Du costume strict au grand boubou richement décoré en passant par les abat-costs, les chemises ou les ensembles tuniques, Alpha pique partout et met bien l’habit en exergue.
Avec Alpha N’doye, tout est allé très vite avec quand même une once de chance. C’est une visite de courtoisie de Pathé’O à la famille N’doye qui lie cet enfant de Treichville au mannequinat.

« Papa Pathé est un ami à mon père. Un jour, mon papa m’a présenté à ce grand monsieur qui a trouvé que j’avais une belle taille et que je pourrais faire quelque chose dans le mannequinat », explique-t-il. Après Pathé’O confie son poulain au chorégraphe Carlos Hazel qui le forme. Un jour, Hazel l’amène, sans le prévenir, à un défilé. « Là-bas, Martine et Nina qui bossent à Uniwax, lui demandent qui j’étais. Carlos leur répond que je suis mannequin.

J’étais étonné puisque je n’avais jamais défilé ni monté sur un T. Nina m’a sélectionné des habits avec lesquels j’allais défiler », poursuit-il. Mais, le futur mannequin était en jean et baskets. Il appelle son petit frère à la maison pour lui apporter un pantalon noir et une paire de souliers. « C’était ma première grande expérience et le défilé avait lieu devant la boutique Woodin aux 2Plateaux-Vallons », ajoute-t-il.

Le tout-nouveau mannequin partageait le podium avec Boris Kouassi et Khalil Cissé, deux habitués des scènes de mode. « Comment on fait ? risqué-je. Et l’un d’eux me répond: on te mettra au milieu et tu resteras légèrement en retrait pour voir ce que qu’on fera. Et tu feras la même chose. C’est comme ça que je me jette dans les filets des défilés. Mais, sincèrement, j’avais le tract », avoue-t-il. Alpha N’doye vient de faire son baptême du feu. Deux semaines après le défilé, Martine l’invite à faire un shooting pour le catalogue d’Uniwax.

Le visage du jeune modèle s’ouvre petit à petit au public et surtout au monde de la mode. Le grand saut arrive à Afrik Fashion Show 10. « Au casting, Isabelle Anoh, la promotrice, dit qu’elle veut Tony et moi au défilé. C’est ce grand T qui nous a révélés et lancés dans le bain de la mode. Car, quand on passe à Afrik Fashion Show, tout le monde te voit », soutient Alpha. La suite, on la connait. Les défilés et les séances-photos s’enchainent pour Alpha N’doye.
Après six années de présence remarquée dans le mannequinat, le top model songe déjà à sa retraite. « J’ai aujourd’hui une vie de famille. Je pense bien me retirer du milieu. Etre père de famille, c’est très compliqué et avec le mannequinat, je sens que ça va bientôt s’arrêter. Les défilés sont rares et pour dire vrai, ce n’est pas bien rémunéré. A Abidjan, le mannequinat ne nourrit pas son homme. Il ne faut pas se voiler la face », regrette ce fils de comptable. Alors que tout le monde regarde vers lui, Alpha détourne déjà son regard. Les beaux liens tissés dans le milieu vont bientôt se défaire. Car, Alpha s’est fixé de nouveaux challenges. Ça tombe bien.

Le futur ex-Top Model gère une ferme qu’il s’évertue à agrandir. Il va manquer à ses fans. Et surtout aux jeunes qui veulent suivre ses traces. « C’est bien le mannequinat mais, il ne faudrait pas que ces jeunes délaissent ce qu’ils font. S’ils sont à l’école, qu’ils continuent leurs études. S’ils travaillent déjà, qu’ils n’abandonnent pas leur métier. Ils peuvent aller dans le mannequinat pour vivre un rêve, leur rêve. C’est tout », conseille Alpha N’doye.

Par Waly Doa