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PELEBE, le nouveau chic africain a un nom !

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Zakaria Pélébé Koné ou Zak Koné signe désormais ses créations par Pélébé. Un label sous le lequel le créateur amorce sa carrière, faite de grandes ambitions qui tissent leur ancrage dans la tradition africaine. Présentation !

Avant, c’était Zak Koné, le jeune garçon qui courait pieds nus sur le podium du Salon du Mariage et de la Fête d’Aya Konan, il y a 12 ans. Maintenant, c’est Pélébé, la marque de vêtement qu’il a mise sur pied. Ce n’est plus Zak qui excellait dans les grandes robes de soirée, des tenues de gala et tout. Pélébé, c’est plus que ça. Le label est monté pour habiller toute l’Afrique et le reste du monde. Ce qui se traduit à quelques détails près par la métamorphose de l’auteur à la marque.

Le tracé de Pélébé s’achemine vers un angle nouveau et une allure fraiche que le styliste donne à ses créations. Pélébé fait vivre un ‘’nouveau chic africain’’. « Je propose autrement une nouvelle mode africaine. Je ne crée plus des vêtements que la dame porte seulement une fois. Je ne fais plus des œuvres d’art. Zak Koné impactait avec ses grandes robes. Pélébé propose de l’élégance et des vêtements pour tous les jours, partout et en toute circonstance », explique le patron de la marque.

Il réinvente une nouvelle mode africaine en utilisant les codes ancestraux du genre faire du neuf avec du vieux. « Les Africains ont abandonné leurs codes vestimentaires parce qu’on leur a toujours fait croire que ce n’était pas élégant, que c’était folklorique. Je veux par exemple, ramener à notre époque c’est-à-dire en 2020, le boubou, la tunique, la fameuse chasuble que les rois du village portaient », soutient le créateur. Cela est porté dans les matières ou dans la manière de mettre les vêtements signés Pélébé.

De fil en aiguille, Zak dessine ses idées dans sa collection 2020 baptisée ‘’The way you want’’. Autrement dit, le chemin que tu prends. Ces nouvelles tenues dévoilent un nouvel esprit. « Je veux redonner vie à l’esprit de la mode en Afrique », dit-il. Pour y arriver, il met en avant, un savoir-faire diversifié autour de ses tenues. Ses nouvelles créations démontrent bien que la femme africaine ne s’habille plus seulement avec du wax, du pagne tissé… Zak Koné désacralise ainsi le pagne tissé pour en faire une matière virale qu’on utilise pour confectionner des tee-shirts, des jeans… « Quand je parle de code africain, il faut savoir qu’il n’y avait pas de vêtement qui se zippait, se laçait ou se boutonnait. En général, tout se nouait. Ça commençait de l’ablakon (le fameux cache-sexe traditionnel) au boubou. En général, l’Africain se drapait, nouait ou s’ornait. Pour l’Africain préhistorique, le bijou était aussi un vêtement comme les baya, les couronnes de tête, les grelots de pied, les bracelets… Le fait que le vêtement se noue et se drape, il est facilement ré-inventable », assure le créateur dont les idées novatrices transcendent les matières. Des robes Dan, des combinaisons Ablakon ou Poro et de grandes robes de ‘’sorcières’’ sont modelées dans du voile de coton, du sari… La nouvelle collection comprend plus de prêt-à-porter et un peu de sur mesure. « Il est de tradition pour une femme d’aller voir son couturier pour lui faire quelque chose de différent », souligne Zak. A la longue, il y aura une déclinaison masculine de la collection. Une grande partie des pièces de ‘’The way you want’’ fait un clin d’œil à la culture africaine.

C’est au défilé Moreno’s en décembre dernier au show-room Toyota de Treichville que la collection 2020 de Pélébé a été dévoilée. Il y avait une robe tirée de la combinaison Poro qui tisse ses fils dans la tradition du nord de la Côte d’Ivoire. Et une robe Dan qui est une petite influence dans l’ouest du pays où son auteur a vu le jour. Les costumes traditionnels des petites danseuses du couteau ont inspiré le couturier à réaliser des robes de cocktail et de grand soir. « J’ai confectionné par exemple des robes versatiles c’est-à-dire qu’on peut porter de différentes manières », révèle l’inventeur de Pélébé.

Tout le montage et le développement de la collection 2020 se font dans son nouvel atelier situé à la cité Cocoteraie 1 Les Rosiers, Ancienne Route de Grand-Bassam. C’est désormais là-bas le siège de la marque Pélébé dont les produits sont exposés au Comptoir des artisans et plus tard, dans deux ou trois sociétés de distribution. Son ambition est d’installer des boutiques un peu partout. « Ce qui a changé chez moi, c’est que je ne me balade plus pieds nus sur les podiums. J’ai remis mes chaussures », termine le ceo du label Pélébé avec un grand sourire. 

 

 

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