• ECHOS DES PODIUMS  • PATHE’O-50 ANS , ouverture des festivités

PATHE’O-50 ANS , ouverture des festivités

Temps de lecture: 4 minutes

Depuis le samedi 29 mai dernier, Pathé’O a entamé la célébration de son cinquantenaire dans la mode. Oui, 50 ans que ça que dure ! Mais, Pathé’O n’est prêt de s’arrêter. Pour l’habilleur de Nelson Mandela, ce n’est pas fini. Et quand on lui demande qui, il aimerait habiller après 50 ans, il répond : « Tout le monde ». Et la suite dans son métier ? « Notre métier est un perpétuel recommencement. A peine tu finis de coudre un habit, tu dois réfléchir à un autre et ainsi de suite. Vous savez, la mode, c’est ce qui est démodé. 50 ans, ce n’est plus d’actualité. C’est demain qui compte », soutient Pathé’O.

Comme s’ils s’étaient passé le mot, la détermination du ‘’Ciseau d’Or 1987’’ a trouvé un écho favorable à la délégation officielle burkinabè, venue le soutenir. « Les chefs de ton village nous chargent de te remettre cet arsenal de combat, pour te dire que le combat continue, ce n’est pas le moment de baisser les bras», a indiqué M. Siméon Sawadogo, ministre burkinabè de l’Environnement et chef de l’importante délégation du Burkina Faso. Revigoré par l’accompagnement et les bénédictions des siens, Pathé’O démarre la célébration de son cinquantenaire de métier sur des chapeaux de roue.

Le siège son entreprise est désormais Abidjan Riviera Triangle.  C’est un grande bâtisse flambant neuf qui abrite tous les compartiments de la Maison Pathé’O, inaugurée officiellement le 29 mai. La fête de ce cinquantenaire était tissée de nombreuses moutures. Pour ne pas faire une activité protocolaire, Pathé’O, le maitre d’œuvre, a dévoilé ce qu’il sait faire de mieux. C’est d’abord un défilé inédit avec les anciennes gloires du mannequinat en Côte d’Ivoire. Ensuite, une autre présentation vestimentaire de la nouvelle collection du génie du ciseau avec tout ce que la Côte d’Ivoire comprend de top models. Enfin, bien que célébré, Pathé’O sait à son tour être reconnaissant. Ses 50 ans ont été aussi possibles grâce à ceux qu’on appelle les petites mains. Ces employés qui bossent avec le maitre. Tous ceux qui ont fait plus de 10 ans dans la Maison Pathé’O ont reçu des certificats de reconnaissance pour leur fidélité et leur engament.

Et pour avoir tenu pendant 50 ans dans la couture, Pathé’O a mérité la reconnaissance de la Côte d’Ivoire. « M. Ouédraogo, Directeur général de la Maison Pathé’O, au nom du président de République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Officier de l’Ordre national de Côte d’Ivoire. » Voici la teneur du message livré par Mme Harlette Badou Kouamé N’guessan, ministre de la Culture et de l’Industrie des Arts et du Spectacle en remettant la distinction à ce digne travailleur. Cette cérémonie de décoration comme toutes les articulations de la fête se sont déroulées le 29 mai en pleine nuit abidjanaise à la Riviera Triangle. Tout se passait sur un majestueux podium installé devant la nouvelle La Maison Pathé’O avec ses lettres capitales et dorées qui scintillent. De part et d’autre du T, des invités qui comptaient des représentants des missions diplomatiques, des ministres, des hautes personnalités, des hommes d’affaires, des artistes, du citoyen lambda… venus tous témoigner leur reconnaissance à celui qu’on appelle affectueusement dans le milieu, Papa Pathé’O. La grande famille des créateurs est venue en nombre pour célébrer un modèle de réussite et fierté dans leur milieu.

50 ans passés à créer et habiller le monde, Pathé’O a veut désormais transmettre son expérience et apporter son soutien à la jeunesse. Il a donc monté une fondation. La Fondation Pathé’O prolongera et perpétuera la gentillesse et la générosité de Pathé’O aux jeunes qui veulent faire carrière dans le métier de la création vestimentaire. Sa mission est d’accompagner et de valoriser le travail des jeunes stylistes africains, valoriser les tissus locaux, alphabétiser les jeunes créateurs qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école… C’est un projet immense porté par son secrétaire générale, Daniel Lin, un ami de longue date du créateur. «Pathé’O est un exemple, un modèle de réussite à la nouvelle génération de créateurs de mode ivoiriens qui à leur tour, devront mettre son exemple en valeur par la formation et la professionnalisation, remplissant ainsi les conditions d’une véritable industrie de la mode, compétitive et performante à l’échelle internationale », a souhaité Mme la ministre de la culture de Côte d’Ivoire.

Le cinquantenaire de Pathé’O est aussi marqué par la publication d’un livre biographique signé Cheick Yvhane. Le journaliste-écrivain a dédicacé ses témoignages exclusifs sur la vie de Pathé’O ce même 29 mai. Intitulé ‘’Pathé’O, de fil en aiguille’’, l’œuvre est un ouvrage collector qui retrace en 164 pages, les faits et témoignages, le parcours de l’un des créateurs africains les plus illustres et créatifs.

C’est pendant la belle soirée de célébrations que les invités ont visité la Maison Pathé’O. Un cocktail dinatoire leur a été servi. Un feu d’artifice a illuminé la nuit abidjanaise pour marquer cet évènement qui compte dans la carrière de Pathé’O et aussi dans celle de nombreux créateurs africains.

En toute fin de cérémonie et presque en intimité, les employés du créateur, lui font une belle surprise. Ils lui dévoilent le gâteau anniversaire des 50 ans. Entouré de ses fidèles amis de toujours, Pathé’O souffre sur la bougie. On déguste le gâteau et on pèle le champagne.

Partage de l'article