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AXELL DIFFUSION, habilleuse de personnel d’entreprises

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Patronne de la maison Axell Diffusion, Axell mène discrètement sa carrière depuis 30 ans. Friande de prêt-à-porter, elle s’oriente de plus en plus vers la confection de tenues de personnel d’entreprise.

L’une des grandes qualités d’Axell, c’est de réaliser dans la simplicité, des tenues intemporelles. Elle confectionne des vêtements hommes et dames qui se portent partout. Professionnelle jusqu’aux bouts des ongles, Axell fait un travail méticuleux suivant un calendrier presque précis. Au défilé ACMCI-Francophonie aux 8è Jeux de la francophonie Abidjan 2017 en juillet dernier, elle a présenté en avant-première, sa collection 2018. Ce sont des tenues confectionnées à partir de lin teint en indigo. L’idée que cette collection cache, c’est que les Africains, les Européens et les Asiatiques puissent se retrouver là-dedans. Mais Axell ne crée pas que pour le citoyen lambda. Elle  monte également des vêtements pour les entreprises. Elle le fait en alternance ou de façon cyclique avec la commande de sa clientèle. « Avant les vacances, on produit la collection de la rentrée comme les tenues scolaires. Fin octobre, on commence les collections de fin d’année, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Après, on entame la collection de la fête des mères et on recommence », explique Axell.

Pour réaliser des vêtements qui plaisent, la créatrice mise beaucoup sur le choix des matières. Et elle est presque constante dans ce qu’elle fait. Elle associe allègrement les matières dites unies (tissu occidental ou asiatique) aux imprimées (qu’on appelle les pagnes). A ces deux grands groupes d’étoffes, il faut aussi ajouter le tissé. Dans le souci d’imposer sa signature sur ses créations, Axell fait quelquefois des fantaisies sur les matières qu’elle utilise. C’est ainsi qu’elle réalise des vêtements avec des tableaux comme motifs additionnels. « C’est vraiment pour un type de personnes car ce sont de vrais tableaux de maître. Je peins mais le plus souvent, je collabore avec un vrai artiste peintre. Les tableaux ne déteignent pas au lavage », souligne la créatrice. Dans sa maison de fabrication et show-room situés sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing (VGE) au niveau du grand carrefour de Marcory, la styliste confectionne entre 70 à 75% de prêt-à-porter et le reste est basé sur le sur mesure. « Mon souhait a toujours été le prêt-à-porter. J’ai commencé en 1984 avec le sur mesure et en 1986, j’ai opté déjà pour le prêt-à-porter », dit-elle. Ses habits sont signés Axell et sont commercialisés par le canal Axell Diffusion.

Aujourd’hui, Axell fait partie des créatrices qu’on cite volontiers sur la place abidjanaise. Mais c’est par l’esthétique qu’elle fait son entrée dans le milieu de la mode. Après sa formation en France où elle bichonnait des mannequins pendant des défilés de grands couturiers, Axell revient au pays. « Quand je suis revenue, je donnais beaucoup de tissus à des tailleurs à Treichville pour me confectionner mes habits. Mais j’ai eu à pleurer plusieurs fois à cause des faux rendez-vous. Un jour, j’ai donc décidé de me lancer moi-même dans la confection d’habits », révèle-t-elle. Axell prend néanmoins des précautions pour entrer dans le milieu du vêtement en se formant sur la texture exacte des tissus. Après, elle commence par des croquis qu’elle soumet à des tailleurs qualifiés. De fil en aiguilles, elle touche à tout. Aujourd’hui, elle dessine et coupe. Elle dirige une bonne équipe avec en ligne de mire, le respect des rendez-vous. « Je me bats pour respecter les rendez-vous. Sinon, il m’est arrivé d’aller acheter un chemisier parce que je n’étais pas en mesure de finir un habit dans le délai pour un client.  Il faut toujours respecter la parole donnée », martèle la styliste. Dans le milieu de la mode, Axell croit fermement au talent des créateurs ivoiriens. « Au niveau créativité, on n’a pas à nous plaindre de la mode ivoirienne. Il y a énormément de talent. Il manque seulement des structures capables de produire en qualité et en quantité industrielle pour l’exportation. C’est le véritable problème de la mode ivoirienne voire africaine. Sinon, on a un marché africain qui est très important », soutient Axell.

Par Waly Do

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