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NACKISSA, la reine du batik !

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Parmi les labels de vêtements qui comptent en Côte d’Ivoire, il y a Nackissa. C’est la marque de Nackissa Doumbia Nemlin dont de nombreuses dames raffolent le savoir-savoir. Dans ses créations, il y a quelque chose de basique : c’est le batik.


La styliste Nackissa propose à sa clientèle féminine une gamme variée de tenues de sortie, de ville, de grand soir, de cocktail… Sa ligne prêt-à-porter est destinée à vêtir les travailleuses pour le boulot, les sorties ou les dimanches.

Le sur mesure habille les dames pour quelques rares sorties mais elle est essentiellement dédiée aux grands évènements. A côté de ces habits, la créatrice boucle son exercice annuel en décembre par la sortie d’une collection festive mais très habillée avec paillettes et strass. Chaque année, elle publie deux collections, en mars et en septembre.

La gamme prêt-à-porter est plus régulière avec une nouvelle collection tous les deux mois. Chez Nackissa, la production est dominée par la mode féminine. Mais, depuis quelques années, elle y ajouté une ligne masculine, faite de chemises, pantalons et vestes.


Nackissa excelle sur plusieurs matières mais elle tisse la toile de sa réputation sur le batik. « On m’a surnommée la reine du batik », dit-elle.

C’est avec cette étoffe africaine qu’elle se démarque des autres créateurs. Elle se procure cette matière avec un artisan de Grand-Bassam qui teint de superbes motifs. «J’aime beaucoup ce qu’il fait. Je vois le batik comme un tableau. J’aime le laisser créer. Même s’il m’arrive aussi de lui proposer des motifs pour mes collections particulières. J’associe le batik à d’autres matières car le batik est assez riche avec des motifs soyeux et des couleurs », soutient Nackissa.

En plus de conquérir le cœur des dames, la couturière séduit aussi de nombreux organisateurs d’events de mode. Elle a ainsi déjà défilé pour Afrik Fashion Show 2013, Moreno’s Fashion, le Top 10 de la mode ivoirienne et Nzassa mode à Abidjan en Côte d’Ivoire.

A l’étranger, elle a également honoré des podiums à Lomé au Togo, à Cotonou au Bénin, à Accra au Ghana, à Ethno Tendance à Bruxelles en Belgique.

Aujourd’hui, Nackissa est contente de son choix de métier. « Je n’ai pas de regret. Je suis contente du travail accompli. Je ne dis pas que je suis à un niveau extraordinaire car il reste encore beaucoup de travail à faire », tempère-t-elle. Avant de se projeter dans l’aventure: « Pour le future, je me battrai pour imposer mes créations et évoluer dans ma carrière».


Dans la vie, tout démarre bien pour Nackissa. Son père, administrateur civil et sa maman, sage-femme, lui permettent de suivre un cursus scolaire classique à l’Ecole internationale Jean Mermoz (enseignement français). Mais, tout découd du jour au lendemain pour la jeune fille quand elle tombe sur une image de mode et « je me suis dit oui, c’est ça que je veux faire ».

Elle s’inscrit à l’Institut supérieur des industries du vêtement à Abidjan (une école marocaine qui a fermé aujourd’hui, ndlr). Après un stage à Wrangler Abidjan, elle va parfaire son cv à Formamod Paris, une école de formation professionnelle dans les arts de la mode. Vêtue du diplôme de stylisme, Nackissa renforce sa formation théorique par des stages chez quelques grands labels français comme Olivier Lapidus et Nina Ricci. Elle assistante aussi à des défilés de mode professionnels dans la capitale de la mode.

C’est suffisamment aguerri aux métiers de la mode et de l’industrie textile que la nouvelle diplômée revient dans son pays natal, pour partager son expérience avec ses frères et sœurs. « Après mon diplôme, Wrangler m’a offert un job à l’usine à Yopougon en zone industrielle », dit-elle. Elle y fait deux ans puis décide de voler de ses propres ailes. La nouvelle styliste s‘installe d’abord chez ses parents au Plateau.

Avide de liberté, elle quitte le cocon familial et s’associe à une amie pour ouvrir un atelier en 2002 à Marcory. Le duo féminin excelle dans le sur mesure. Mais leur élan est interrompu par Nackissa qui marque une halte pour pouponner. « Mes enfants sont nés et j’avais envie de rester pour suivre leur éducation, leur croissance, vraiment materner quoi », s’extase-t-elle. Elle délaisse ciseaux, mètre-ruban, fil et aiguille pendant trois ans sans travailler. En 2009, les choses sérieuses commencent. Nackissa retourne à la couture et lance sa marque de prêt-à-porter. Elle installe par la même occasion sa maison de couture à Abidjan à la Riviera-Palmeraie à la Cité du bonheur. Cela fait 11 ans maintenant que ça dure et ce n’est pas près de s’arrêter.


La belle créatrice a un physique svelte qui camoufle bien ses deux maternités. L’autre signe distinctif de la styliste, réside dans sa coiffure. « Je porte des locks depuis quelques années. Je suis bien avec ça. Ce sont mes cheveux. Ça pousse tranquillement. Je suis sympathisante rasta », révèle Nackissa Doumbia Epse Nemlin.


Par Waly Do

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