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[ DESIGNER ] Alpha Sibidé revit au musée du costume de Grand-Bassam

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Belle opération que celle réalisée par le Musée national du costume de Grand-Bassam. Dans une pièce de l’ancien palais des gouverneurs, sont exposées des tenues du couturier et styliste Alpha Sidibé décédé le 6 juin 2015 à 58 ans. C’est une grande reconnaissance au talent et à l’œuvre du créateur disparu au moment où on attendait encore plus de lui.

Tout visiteur du musée peut s’en rendre compte du génie créateur de l’enfant chéri de la mode ivoirienne.
Durant son parcours, Alpha a surfé sur la couture dames et hommes. De la robe de soirée au costume strict en passant par le boubou et la chemise, le styliste sortait toujours son épingle du jeu.

En plus de nombreux défilés auxquels il a participé en Afrique, Alpha Sidibé avait institué le Festival du Tanny (le pagne tissé en baoulé). Il voulait faire du pagne tissé sa marque de fabrique et l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire. Derrière sa noble initiative, il militait pour donner un coup de main aux tisserands de toutes les localités du pays et aux jeunes créateurs à produire et à se faire connaître davantage.

C’est d’ailleurs pour toute son œuvre et tout ce qu’il a apporté à la mode ivoirienne voire africaine qu’Alpha Sidibé a été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre National le vendredi 11 janvier 2013 par la Grande Chancelière, Henriette Dagri Diabaté.
Cette distinction était arrivée comme un levain dans la vie d’Alpha Sibibé. Car 15 années en arrière, le styliste avait délocalisé sa maison de création à Bouaké, sa ville natale et la seconde du pays. Il faudrait y faire sa base et c’est de là que partiraient ses productions pour habiller le monde entier comme il aimait le dire. Soucier de passer le témoin et de partager son expérience, il y avait aussi installé une école de formation destinée aux jeunes et à tous ceux qui sont intéressés par le métier du vêtement. Malheureusement, son projet a été stoppé par la rébellion armée du 19 septembre 2002. Les insurgés ont saccagé toute son entreprise. Blessé dans son amour-propre et ruiné, Alpha Sidibé revient sur sa base d’Abidjan.

Difficilement, il essaie de recoller les morceaux et amorce un nouveau départ. Aidé par sa fille, il abandonne son atelier de Treichville près du rond-point central pour une coquette maison de Yopougon-Ananeraie. Il avait commencé à repartir de bon pied quand la mort l’a arraché aux siens et à la grande famille de la mode le 6 juin 2015.


Waly Do

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